
Dani’s Blog
Goodbye Chris
A tender story from a café terrace in Paris. Moping around the Marais in the rain, I was eating Belgian chocolates out of my pocket, longing for Chicago and slipping into the dream of old horse-drawn, cobble-stoned Paris, fantasizing that I’d find a small abandoned Christmas tree that I could drag home and hang my earrings on.
The night before the night before Christmas, when Chris was told to f*ck off
Version français ci-dessous
A tender story from a café terrace in Paris.
Moping around the Marais in the rain, I was eating Belgian chocolates out of my pocket, longing for Chicago and slipping into the dream of old horse-drawn, cobble-stoned Paris, fantasizing that I’d find a small abandoned Christmas tree that I could drag home and hang my earrings on.
Sinking comfortably into solitude, my eyes hidden under the shadow of a wide-brimmed winter hat, I took the least populated streets until I reached a clean, dimly-lit café terrasse and installed myself in the corner. There were only two other people outside: men bent over smartphones, quietly complaining to each other about their jobs. Inside, the only customer I could see was a young woman standing at the bar, poking fiercely at her iPhone.
The waiter was cheerful and so was I, when he set down my glass of rouge that sparkled so prettily in the over-head heat lights. Two days before Christmas, this normally busy Marais street was wonderfully silent. Sitting under the warm red lights, across the street from a building draped in twinkling blue, both colors swirling around each other on the wet pavement in between, it was a lovely smudgy Edward Hopper scene.
Until it got better. The two men had just left and the girl from inside the bar came out, apparently needing some privacy to yell at someone. I looked up and our eyes met. I expected her to turn around and find somewhere to be alone, but she didn’t seem to mind having an audience. She faced me as she yelled into her phone. “T’es ! Un ! Vrai ! Con ! Tu m’as pris du fric puis tu m’as jeté ! Je ne vais PLUS être ta connasse ! Je comprends pourquoi les gens te jettent, Chris ! Et moi, je te jette ! VA…TE…FAIRE…FOUTRE ! ET CREVER DANS TA MERDE !”* With that, she went back inside, gathered her things and left.
Stunned at the beauty and force of her efficacy, I smiled and took out a pen to write it down.
Merry Christmas eve eve Chris, wherever you are with this girl’s money.
* Translation of the rant: “You’re! A! Real! Asshole! You took my money and threw me away! I’m THROUGH being your bitch! I understand why people reject you, Chris! And I’m rejecting you! GO…FUCK…YOURSELF! AND DIE IN YOUR OWN SHIT!
La veille de la veille de Noël, quand Chris s’est fait envoyer chier
Une histoire tendre depuis une terrasse d’un café parisien.
Je traînais dans le Marais sous la pluie, grignotant des chocolats belges sortis de ma poche, nostalgique de Chicago et glissant doucement dans le rêve d’un vieux Paris pavé, avec le son des sabots de chevaux. Je fantasmais de tomber sur un petit sapin abandonné que je pourrais traîner chez moi et décorer avec mes boucles d’oreilles.
Bien installée dans ma solitude, les yeux cachés sous l’ombre d’un large chapeau d’hiver, j’ai emprunté les rues les moins fréquentées jusqu’à trouver une terrasse de café propre, peu éclairée, et presque vide. Je me suis installée dans un coin. Il n’y avait que deux autres personnes dehors : deux hommes penchés sur leurs smartphones, se plaignant mollement de leurs tafs. À l’intérieur, la seule cliente visible était une jeune femme plantée au bar, tapotant rageusement sur son iPhone.
Le serveur était joyeux, et moi aussi, quand il a posé mon verre de rouge qui brillait joliment sous les lampes chauffantes. Deux jours avant Noël, cette rue normalement animée du Marais était d’un calme délicieux. Assise sous les lumières rouges, face à un immeuble décoré de guirlandes bleues clignotantes, les deux couleurs se mêlaient dans les flaques sur le trottoir — c’était une scène floue digne d’Edward Hopper.
Et puis, ça s’est encore amélioré.
Les deux hommes venaient de partir quand la fille de l’intérieur est sortie, apparemment en quête d’un peu d’intimité pour hurler sur quelqu’un. J’ai levé les yeux, nos regards se sont croisés. Je pensais qu’elle ferait demi-tour pour s’isoler, mais non. Elle n’avait pas l’air dérangée par une spectatrice. Elle s’est plantée face à moi, criant dans son téléphone :
« T’es ! Un ! Vrai ! Con ! Tu m’as pris du fric puis tu m’as jetée ! Je ne vais PLUS être ta connasse ! Je comprends pourquoi les gens te jettent, Chris ! Et moi, je te jette ! VA…TE…FAIRE…FOUTRE ! ET CREVER DANS TA MERDE ! »
Là-dessus, elle est rentrée, a récupéré ses affaires et est partie.
Ébahie par la beauté et la puissance de son efficacité, j’ai souri et sorti un stylo pour tout noter.
Joyeux réveillon de Noël, Chris, où que tu sois avec l’argent de cette fille.